UN TÉMOIN ARCHITECTURAL
Apparu entre le 11e et le 12e siècle, le Palais de l’Île illustre dans ses différentes parties l’évolution des modes de construction au Moyen Âge. La partie la plus ancienne, correspond à une grosse tour quadrangulaire, parfois appelée domus (maison). Elle est reconnaissable à son appareil irrégulier de blocs calcaire, de pierre de molasse et de galets. Elle porte la trace de modifications. L’aile longeant le petit bras du Thiou se distingue par un grand appareil de pierres taillées de calcaire jaune et trouées au milieu pour être levées au moyen de la louve, une pince recourbée. Au 16e siècle, des modifications sont apportées : des arcs en anse de panier sont ouverts sur la façade d’entrée. De nouvelles ouvertures en pierre calcaire dure sont créées.
UN ÉDIFICE PITTORESQUE À RESTAURER
Dès le début du 20e siècle, la première restauration du Palais de l’Île donne naissance à l’image pittoresque de l’édifice. Le restaurer aujourd’hui, c’est résoudre l’équation entre le monument historique et l’édifice pittoresque. Aujourd’hui, afin de conserver durablement le monument, des travaux de restauration de la charpente et des couvertures en tuiles plates sont programmés. Dès l’étape du diagnostic, les travaux envisagés doivent conserver « l’authenticité du monument comme celle de chaque ouvrage qui le constitue, son histoire et surtout l’image emblématique qu’il représente aux confins du territoire alpin ». (argumentaire de Manuelle Véran-Héry, architecte du patrimoine et maître d’oeuvre des travaux)
RESTAURER LA CHARPENTE
Préalablement au chantier, un diagnostic précis de la charpente a été réalisé. Conformément à la déontologie de la restauration monument historique, le maintien d’une majorité des pièces d’origine, est privilégié. Celles qui seront à remplacer et à conforter, ont été repérées et quantifiées suivant l’avis de la conservation régionale des monuments historiques. En accompagnement du travail des charpentiers, une lecture archéologique est menée. L’objectif d’un chantier monument historique est toujours de conserver l’authenticité des ouvrages anciens et de maintenir des éléments anciens comme témoignages des savoir-faire du passé.