C'est au curé Marie-Amédée Folliet (1891-1984) que nous devons la construction de l'église Saint-Joseph-des-Fins, réalisée par l'architecte bénédictin Dom Paul Bellot (1876-1944) assisté de François Bérenger, de Joseph Philippe et des entreprises de maçonnerie annéciennes Bertagniolo et Vaglio.

L'église est achevée le 8 décembre 1941. C'est un vaste édifice (L.54m x l.24m x h. 15,40m) grâce à l'emploi du béton armé recouvert de pierre de Vovray appareillée en « mosaïque anglaise ». Son clocher de 46m, à bulbe effilé en cuivre, lui donne son style savoyard tout comme sa toiture polychrome, apparentée aux chalets de haute montagne (96 000 tuiles écaillées de Champagneux). Mais ce qui caractérise surtout cette église, c'est sa riche décoration mêlant l'art du vitrail à celui de la céramique, le travail du bois à celui du fer forgé. Ce chantier regroupe de nombreux artistes. Le peintre Henri Charlier dessine les vitraux, rendant hommage au peintre Paul Gauguin dans le choeur, Méline Ratier réalise les émaux du tympan extérieur, Edouard Desbiolles sculpte le saint Joseph partant en Egypte devant le large porche dans un monolithe de pierre de St Brennaz et Rodolphe Wimer peint la fresque de l'arc triomphal à l'intérieur. Ces artistes appartiennent au courant « de l'art sacré moderne ». Certains comme Dom Paul Bellot et Charlier font partie du mouvement artistique « l'Arche », créé en 1917 et regroupant des artistes chrétiens soucieux de renouveler l'art religieux. Suivant les conseils du peintre Maurice Denis, ils sauront créer de nouvelles images propres à la spiritualité de l'entre les deux guerres.

Source : itinéraires d'architectures Agglomération d'Annecy, architecture Xxe siècle éditions Comp'Act