L'histoire urbaine du Moyen Age
L'histoire urbaine est une discipline de l'histoire, plus précisément de l'histoire locale. L'histoire urbaine a pour champ principal d'étude de l'organisation historique des villes et les différentes évolutions sociales que celle-ci a subies au cours de son évolution et de son urbanisation. L'histoire urbaine touche tout autant des domaines comme l'histoire sociale, la sociologie, la géographie et l'archéologie.
Annecy n'est pas une ville comme tant d'autres dont le passé est déjà fortement assuré à l'époque gallo-romaine et qui se sont développées au gré des pouvoirs des comtes ou des évêques dont elles étaient le siège. Sans être réellement une ville neuve du Moyen Age, Annecy est une ville de formation récente et quand elle apparaît dans l'histoire sous le nom d'Anesciacum , elle n'est encore qu'un domaine qui n'est pas situé à l'emplacement de la ville actuelle mais sur le coteau voisin d'Annecy-le-Vieux. Vers 1100, un nouvel habitat se groupe autour de la paroisse Saint-Maurice d'Annecy que l'on dira le Neuf, dépendant du prieuré de Talloires et au pied du château dont les parties les plus anciennes ne remontent pas au delà du 12e siècle : l'agglomération nouvelle avait trouvé son assise naturelle en un site privilégié au point de passage obligé des émissaires du lac. La ville est alors une « ville-pont » et au croisement de deux grands axes de circulation des marchandises nord-sud et est-ouest où elle fait figure de « ville étape ».
Comme Chambéry, dont le développement parallèle est frappant; Annecy n'accède que tardivement au rang de capitale politique en 1219, lorsque les comtes de Genève en feront leur résidence ; réunie au comté de Savoie, elle suit désormais le destin de la puissante famille comtale puis ducale qui étend sa domination sur l'un et l'autre versant des Alpes dont elle devient un apanage en 1514. Une dernière étape est franchie lorsque les évêques de Genève font d'Annecy leur résidence en 1569.
C'est au cours des 14e et 15e siècles qu'Annecy sort de la période pré-urbaine pour prendre figure de ville et obtient ses premières chartes de franchise aux environs de 1310. La ville atteint son plein développement avec environ 1500 habitants en 1339. Il faudra près de deux siècles après la peste de 1348 pour retrouver ce nombre.
La vie religieuse centrée autour de la paroisse Saint-Maurice et de la collégiale Notre-Dame de Liesse et l'installation tardive des mendiants est retenue comme une manifestation de conscience urbaine que vient renforcer la construction des enceintes.