Image du diaporama : Slider Château d'Annecy
Vous êtes actuellement dans l'arboresence suivante :

La collection beaux-arts

La collection beaux-arts

Gabriel Loppé, Le lac d’Annecy en hiver, 1856 - Cliché Denis Vidalie

© Denis Vidalie
Description :

Gabriel Loppé, Le lac d’Annecy en hiver, 1856 - Cliché Denis Vidalie

Conditions d'utilisation : Si vous souhaitez utiliser cette photo, merci de contacter les Musées d'Annecy.

Les collections développent deux grandes thématiques : l’art religieux médiéval dans l’ancien duché de Savoie et la peinture de paysages alpestres.

PEINTURE

La montagne vue par les peintres

Les diverses représentations des massifs alpins traduisent la manière dont les artistes ont ressenti au fil des siècles ces paysages si particuliers, perçus comme inaccessibles et terrifiants, avant d’être, à partir du 18e siècle, progressivement apprivoisés. D’abord arrière-plan décoratif et imaginaire, la montagne devient au 19e siècle le sujet principal du tableau, reflétant ainsi l’évolution du regard des hommes et la lente appropriation de cette nature inhospitalière.

 
Karel Dujardin, Le passage du gué, 17e siècle - Cliché Denis Vidalie

Karel Dujardin, Le passage du gué, 17e siècle - Cliché Denis Vidalie

Conditions d'utilisation : Si vous souhaitez utiliser cette photo, merci de contacter les Musées d'Annecy.

Les Alpes deviennent spectacle avec les exploits des premiers ascensionnistes : le chercheur de cristaux Balmat et le médecin Paccard parviennent au sommet du Mont-Blanc en 1786. Chamonix devient dès lors une étape incontournable du « grand tour », voyage à travers l’Europe jusqu’en Italie effectué par les jeunes gens de la bonne société anglaise. Mais les audacieux qui tentent les premières descriptions des sommets vaincus peinent sur les mots à accoler à ces paysages. Cet embarras se ressent aussi dans les tableaux de la fin du 18e siècle. Claude-Louis Châtelet oppose les tons chauds de ses premiers plans à la froideur des bleus des sommets acérés crevant le ciel de leurs silhouettes menaçantes. 

Au 18e siècle, c’est la littérature qui, la première, va apporter un autre regard sur ces « sommets affreux et inquiétants », avec notamment en 1732, le recueil « Die Alpen » du poète Haller, ou le  roman « La Nouvelle Héloïse » Jean-Jacques Rousseau (1761) ; les Alpes constituent un paysage agréable, voire un moyen d’élever l’âme. S’adaptant à cet engouement, les traités de peintures commencent à leur tour à faire des Alpes une destination prisée au même titre que Rome. 

 
William Delamotte, Vallée de Chamonix, 19e siècle - Cliché Denis Vidalie

William Delamotte, Vallée de Chamonix, 19e siècle - Cliché Denis Vidalie

Conditions d'utilisation : Si vous souhaitez utiliser cette photo, merci de contacter les Musées d'Annecy.

Les Alpes deviennent un immense « terrain de jeu » pour les alpinistes. Cette conquête qui marque le 19e siècle s’accompagne de la naissance d’une véritable école du paysage alpestre qui s’épanouit autour des ateliers genevois. Les « courses de paysage » amènent les peintres sur les chemins de montagne pour dessiner, insufflant aux toiles un naturalisme nouveau. Alexandre Calame devient le peintre « officiel » des hauts sommets alpins. L’influence des ateliers genevois est majeure et de nombreux artistes seront formés à cette école, tel le peintre savoyard Claude-Sébastien Hugard de la Tour.

La naissance de l’intérêt pour Annecy, où une école de dessin existe depuis 1792, découle de la découverte des Alpes et du Mont-Blanc. Avec Prosper Dunant (1790-1878), fondateur de l’école de paysage d’Annecy, le lac devient un champ d’investigation sans limite, élément de calme en opposition à la verticalité acérée des roches. De nombreux peintres installent leur chevalet sur les bords du lac, tels Paul Cabaud, Firmin Salabert, Gabriel Loppé, le représentant sous toutes ses facettes.

SCULPTURE

La dévotion en Savoie à la fin du Moyen Âge

 
Les États de Savoie dans l’Europe vers 1420 © Conseil départemental de la Savoie, Conservation départementale du patrimoine

Les États de Savoie dans l’Europe vers 1420 © Conseil départemental de la Savoie, Conservation départementale du patrimoine

Conditions d'utilisation : Si vous souhaitez utiliser cette photo, merci de contacter les Musées d'Annecy.

Élevée au rang de duché en 1416, la Savoie est au 15e siècle un vaste territoire unifié qui s'ancre sur les deux versants alpins, du Piémont à la Bresse, s’ouvre sur la Méditerranée et s’étend au nord jusqu’aux portes de Fribourg. A la croisée des chemins entre la Bourgogne, la France, les cités d'Italie du nord et Genève, elle connaît alors un rayonnement inégalé et constitue un centre artistique majeur.

A la fin du 15e siècle, on assiste à un développement sans précédent des fondations de chapelles privées dans les églises. Les plus nombreuses sont consacrées à la Vierge qui domine incontestablement le paysage religieux ; les autres sont dédiées à une cohorte de saints et de saintes invoqués pour protéger des rigueurs des temps et des épidémies ravageuses.

 
Atelier de Konrad Witz, Saint Pierre, v. 1440-1450, vitrail - Cliché D. Lafon

Atelier de Konrad Witz, Saint Pierre, v. 1440-1450, vitrail - Cliché D. Lafon

Conditions d'utilisation : Si vous souhaitez utiliser cette photo, merci de contacter les Musées d'Annecy.

Certains d’entre eux tiennent une place centrale : saint Antoine abbé et saint Jean-Baptiste, saint Sébastien et saint Roch, invoqués contre la peste, mais également sainte Catherine, saint Pierre ou encore saint Maurice, le saint patron de la Maison de Savoie.

Circulant à travers les Alpes par les cols du Mont-Cenis, du Grand et du Petit Saint-Bernard, les artistes viennent d’Italie, des pays rhénans, de Genève ou de Bourgogne. La variété des langages stylistiques rend complexe l’étude artistique des productions de ce vaste territoire. Ainsi le saint Antoine provenant de l’ancienne église de Saint-Jorioz, non loin d’Annecy, est très vraisemblablement une statue importée, sa petite taille la rendant facilement transportable. 

Les courants artistiques contemporains traversent la Savoie. Les deux Vierges à l’Enfant exposées dans la salle reflètent l’évolution du sentiment religieux au 15e siècle en Europe occidentale qui se traduit par un naturalisme qui transforme la mère du Christ, longtemps hiératique et sévère, en une jeune femme aux joues pleines et au menton rond.

 
Le Couronnement de la Vierge, Savoie, v. 1470-1480, huile sur bois Cliché Dominique Lafon

Le Couronnement de la Vierge, Savoie, v. 1470-1480, huile sur bois Cliché Dominique Lafon

Conditions d'utilisation : Si vous souhaitez utiliser cette photo, merci de contacter les Musées d'Annecy.

Du latin "retro tabula" (derrière l’autel), le retable au Moyen Âge est une structure de dimensions plus ou moins imposantes, munie de volets peints ou sculptés qui, au gré des fêtes liturgiques, s’ouvrent ou se referment sur une caisse en bois présentant des scènes de la vie du Christ ou des saints. En Savoie ne restent le plus souvent de ces ensembles somptueux que quelques éléments épars comme ici le bas-relief de saint Hubert ou encore le volet peint montrant sur une face le Couronnement de la Vierge et sur l’autre Saint François recevant les stigmates.

A voir aussi