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LES ACQUISITIONS 2015
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Hyppolite Angélique Baudin
Iris germanique
Herborisation entre 1859 et 1869, planche d'herbier
Né à Paris le 1er janvier 1830, Hyppolite Angélique Baudin est employé aux contributions indirectes dans le département de l’Ain (Ferney-Voltaire, Cerdon…). A ce titre, il voyage beaucoup entre l’Ain, la Savoie et la Haute-Savoie. Passionné de botanique, il herborise régulièrement dans ces départements. Il est cité plusieurs fois lors des sessions et herborisations de la Société botanique de France où il est qualifié de "botaniste aussi habile que zélé… fin connaisseur de la flore locale " (Bulletin de la Société Botanique de France, Vol.16, 1869). Il est ami de certains botanistes connus et tout particulièrement de Victor Personnat (1829 – 1885). Ainsi, en 1869 il est receveur des contributions indirectes à Gex (01) quand il participe aux herborisations liées à la session de la Société botanique de France dans le massif jurassien. Pour exemple, il est fait mention de lui dans un compte-rendu lors d’une session extraordinaire de la Société botanique de France à Pontarlier en juillet 1869 par Victor Personnat, qui parle de « son ami Monsieur Gaudin, receveur des contributions indirectes à Gex ».
Cet herbier local « Baudin » du milieu du 19ème siècle est constitué de centaines de planches. L’herborisation a été réalisée entre 1859 et 1869 dans l’Ain (Cerdon, Gex, Brénod, Ferney-Voltaire, Divonne-les-Bains, Vieu-d'Izenave, Condamine-la-Doye, Corlier, Saint-Didier-sur-Chalaronne, Le Grand-Abergement, Mérignat, Jujurieux, Poncin, Corcelle…), en Savoie (Thoiry, Col du Bohomme… ) et en Haute-Savoie (Thonon-les-bains, Ripaille, Mont-Joly, Vailly, Saint Jean d'Aulps…).
L’herbier comporte les principales espèces locales classées selon la systématique de l’époque. Pour l’exemple, il est entre autre constitué des familles suivantes (selon la classification de l’époque) : Acanthacées, Amarantacées-Chénopodiacées, Amaryllidacées, Aquifoliacées, Aristolochiacées, Aracées, Balsaminacées, Berbéridacées, Bignoniacées, Borraginacées, Caprifoliacées, Characées, Colchicacées, Convolvulacées, Crucifères, Dipsacées, Equisétacées, Ericacées, Euphorbiacées, Fumariacées, Gentianacées, Géraniacées, Globulariacées, Hydrophyllacées, Iridacées, Jasminées, Joncacées, Juglandacées, Liliacées, Loranthacées, Magnoliacées, Nyctaginacées, Nymphéacées, Orchidacées, Oxalidacées, Papavéracées, Plantaginacées, Plumbaginacées, Polygonacées, Primulacées, Rhamnacées, Rubiacées, Rutacées, Scrofulariacées, Solanacées, Térébinthacées, Urticacées, Utriculariées, Valérianacées, Verbénacées etc, ainsi que de quelques conifères, fougères, mousses, hépatiques et lichens.
Des remarques concernant les critères morphologiques des plantes et leurs critères de classification ainsi que des notes concernant leurs utilisations agricoles, industrielles ou médicinales figurent sur bon nombre de planches. Les lieux et dates de récolte sont soigneusement notés. Le montage des échantillons par bandelettes de papier est assez méticuleux. Les espèces sont souvent présentées avec leurs fleurs et leurs fruits. L’écriture est soignée.
Cet herbier local « Baudin » du milieu du 19ème siècle, vient donc naturellement compléter le fond de botanique régionale et s’intègre parfaitement aux collections d’histoire naturelle des musées d’Annecy.
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Gabriel Loppé
Pause sur le glacier des Bossons. Deux femmes
Période 1880-1910, photographie.
Ce fonds photographique de Gabriel Loppé (Montpellier 1825-Paris 1913) est constitué de 1582 tirages et plaques de verre.
Son auteur, Gabriel Loppé (Montpellier 1825-Paris 1913) entre en 1846 dans l’atelier de François Diday, alors chef de file des peintres de paysages alpestres genevois. Durant l’été 1849, il découvre les rives du lac d’Annecy et la vallée de Chamonix, paysages qui vont marquer profondément l’ensemble de son œuvre. En 1851 il s'installe à Annecy avec Marguerite Bachet qu'il vient d'épouser, passant la belle saison dans son chalet à Chamonix où il ouvre en 1870 La Galerie Alpestre, destinée à faire connaître sa peinture. Alpiniste chevronné, il est de toutes les cordées, du Mont-Blanc au Titlis, multiplie les courses sur glaciers et devient membre des clubs alpins anglais, suisse et français. Peintre alpestre / alpiniste, il est le « découvreur » des hauts sommets alpins, des glaciers et des séracs. Cette fréquentation des pics enneigés lui fait privilégier les représentations de la neige, thème peu abordé par les peintres de paysages alpestres contemporains qui ne s'aventurent guère dans ces altitudes arides. Loppé recherche précisément ces effets d'hiver, qu'il traque jusque dans les vallées isolées où il est parmi les premiers à s'aventurer à cette saison.
Veuf, Loppé se remarie en 1879 avec Elisabeth Eccles, la sœur de son ami et grand alpiniste James Eccles. L'année suivante, la famille s'installe à Paris. Loppé effectue de nombreux séjours à Londres où ses peintures de sommets rencontrent un vif succès auprès des membres de l'Alpin Club.
Alpiniste donc, mais également féru des scènes de la modernité urbaine, Loppé cherche à traduire ces effets d'atmosphère, déclinant dans ses peintures, ses dessins et ses photographies les couchers de soleil sur les sommets, la lumière sur la neige, les brumes nocturnes ou les fumées des machineries urbaines.
« Se dessine déjà avec Loppé photographe, l'histoire d'une oeuvre autonome (et parallèle à son oeuvre pictural) l'inscrivant pour ainsi dire dans un autre temps, celui de la construction de la modernité photographique par les milieux amateurs au tournant du siècle », Paul-Louis Roubert, catalogue de l'exposition Gabriel Loppé, voyages en montagne, 2005-2006.
C’est en Suisse à Brienz en 1848, où son père, militaire, l'envoi pour l'éloigner de Paris et de son engouement pour l'action sur les barricades, que Loppé se lie d'amitié avec les frères Varin, « grands amateurs de photographies ». C'est auprès d'eux que Loppé s'initie à la photographie, durant l'été 1858 qu'ils passent ensemble à Menthon-Saint-Bernard, sur les bords du lac d'Annecy.
Durant les années suivantes, il se consacre presque exclusivement à la peinture et ce n'est qu'à partir de 1880 qu'il reprend et développe cette pratique, s'entourant des conseils d'amis comme Jacques-Alexandre Ferrier (1811-1889) artiste photographe et achetant en 1887 un appareil à Genève, accompagné par Albert Darier (1843-1915), membre de la société genevoise de photographie.
A partir de cette date Loppé photographie sans relâche et avec régularité sa vie familiale et ses petits-enfants, ses randonnées en montagne et les points de vue sur les sommets, les ciels, les crevasses qui dialoguent avec ses peintures contemporaines, mais également des vues urbaines, fasciné par les éclairages électriques qui caractérisent la modernité au tournant du siècle.
Cette acquisition prend tout son sens dans le cadre plus général des collections des musées de l'agglomération d'Annecy. Le fonds photographique entre en résonance immédiate avec l'important fonds de dessins de Loppé conservé au Musée-Château (plus de 60) parmi lesquels de nombreuses esquisses du lac d'Annecy viennent compléter les thématiques des photographies, tout comme les vues de sommets dont un dessin du refuge des Grands Mulets, daté de 1861, refuge très souvent photographié par Loppé. Les recherches d'atmosphères, les ciels chargés de nuages font écho à certaines peintures de Loppé dans les collections, notamment au paysage lacustre acquis en 2012 et aujourd'hui exposé dans les salles.
Ce sont ces liens, ce rapport étroit entre peintures, dessins et photographies que le Musée-Château avait montré dans une exposition intitulée « Gabriel Loppé. Voyages en montagne ». Première rétrospective consacrée à l'artiste, cette exposition, qui fut également présentée au Musée des Beaux-Arts de Chambéry et au Musée départemental de Gap (2005-2006), a fait date et a marqué les visiteurs annéciens. L'affiche même qui déclinait le magistral point de vue si célèbre du Cervin dessiné, peint et photographié par Loppé, témoignait de cette imbrication de regards et de techniques indissociables.
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Laurent Pernot
Montagnes - 455 secondes
2009, vidéo couleurs.
Laurent Pernot se présente comme un amateur de curiosités. Collectionneur d'images, d'archives, de textes scientifiques, d'anecdotes, ses œuvres se référent autant aux croyances liées à l'explication des phénomènes qu'aux réalités scientifiques. Passés au filtre artistique ces savoirs sont traduits dans des installations souvent immersives mêlant vidéos, photographies, sons et parfois sculptures.
La vidéo "Montagnes - 455 secondes" présente en 7 minutes 35 secondes le soulèvement des massifs comme si le spectateur assistait à la naissance du monde.
Le temps, la création de l'univers et de la terre sont autant de thématiques explorées par l'artiste dans de nombreuses œuvres. Le trio de Shubert mêlé aux sons tectoniques, géologiques participent à la perception ostentatoire de cette vidéo.
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Convention de dépôt d’œuvres de Paul Cabaud
Le 7 avril 2015, l’Association Diocésaine d’Annecy et la Communauté de l’Agglomération d’Annecy ont signé une convention de dépôt de plus de 90 œuvres de Paul Cabaud, peintre et photographe annécien (50 plaques de verre, 3 dessins et lithographies et 41 peintures). Ce dépôt complète un premier prêt d’œuvres du même artiste consenti par l’Association Diocésaine en 1982. Cette riche collection fera l’objet d’une exposition en 2017 à l’occasion du bi-centenaire de la naissance de Paul Cabaud.
Paul Cabaud (1817-1895)
Né dans l’usine des forges de Cran, près d’Annecy, Paul Cabaud étudie d’abord le paysage avec Prosper Dunant avant de se rendre à Paris. Pratiquant la gravure en taille douce, il suit des cours de dessin puis se rend à Genève afin d’étudier le portrait chez Hornung. Après avoir passé deux années en Italie il revient à Annecy où il obtient la place de professeur de dessin au collège avant d’être directeur de l’école gratuite de dessin artistique et industriel. Son genre artistique étant le paysage alpestre, grand nombre de ses tableaux illustrent les environs d’Annecy. Après avoir exposé ses paysages aux salons de Paris, Lyon, Genève… une médaille de vermeil lui est décernée à l’exposition d’Annecy et en janvier 1877, la société Florimontane d’Annecy le récompense à son tour d’un premier prix de concours pour son œuvre Environs d’Annecy, vue prise de Promery.
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LES ACQUISITIONS 2014
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André-Charles Coppier (Annecy 1866-Talloires 1948)
Barque sur le lac la nuit
Fin du 19e siècle
s.b.g. « Ch. Coppier »
Huile sur toile, H. 0,70 x L. 0,89
Acquisition 2014 Achat, inv. 2014.7.1
Né à Annecy, André-Charles Coppier découvre très tôt la peinture en parcourant les salles du musée municipal. Il entre dans l’atelier de Feyen-Perrin à Paris et fréquente assidûment les musées de la capitale pour parfaire sa formation, voyageant également en Italie, aux Pays-Bas, en Allemagne et en Angleterre. Les paysages savoyards et plus particulièrement le lac d’Annecy, auquel il consacre un ouvrage en 1923 illustré de nombreuses aquarelles et dessins au brou de noix, sont une source majeure d’inspiration. C'est à Talloires près d'Annecy, qu'il se fait construire une villa ouverte sur les eaux du lac par une pergola restée célèbre. Les paysages d'André-Charles Coppier ont donné leurs lettres de noblesse à ces liens intimes, inextricables qui unissent l'eau, les nuages et les sommets, à la lumière subtile et à l'atmosphère impalpable qui s'en dégagent, différentes à chaque heure du jour et à chaque saison. Cette vue nocturne du lac d'Annecy est teintée d'un romantisme plus rare dans l'oeuvre du peintre.
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Henri Bussillet (Coligny, 1882- 1968)
Paysages alpins
1900-1913
Ensemble de plaques stéréoscopiques et autochromes, 6x6
Acquisition 2014 Don, inv. 2014.4.1 à 91
Henri Bussillet apprend la photographie auprès de son père et commence vers 1900 à parcourir les Alpes, réalisant 5 années plus tard sa première ascension au sommet du Mont-Blanc. Son appareil photographique accompagne toutes ses ascensions. Il est ainsi un des premiers à réaliser des Autochromes dans les Alpes, se procurant les plaques auprès de son ami Auguste Lumière, rencontré à la faculté de Lyon où il fait ses études de médecine. Il a laissé un nombre important de plaques stéréoscopiques montrant les paysages de l'Oisans, de la Tarentaise et de la vallée du Mont-Blanc. Ces photographies intéressent particulièrement l'histoire de l'alpinisme, lorsque Bussillet immortalise les cordées ou l'observatoire Janssen au sommet du Mont-Blanc. Elles ont également toute leur place dans l'histoire des représentations alpestres, lorsque le photographe met en évidence l'aridité des roches, le chaos des crevasses, soulignant l'immensité des vallées en cadrant au loin les alpinistes comme autant de minuscules points perdus dans l'espace.
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Christine Crozat, née en 1952, vit et travaille à Lyon, Paris et dans le train
Paysages dans le TGV, 1993-2000
Mine graphite sur papier de soie. L'encadrement comprend deux plaques de verre pressant les dessins et une structure en bois graphité.
Oeuvres en deux parties
30 (H) x 359 (L) x 2,5 (P) cm
30 (H) x 409 (L) x 2,5 (P) cm
Acquisition 2014 Acquisition auprès de l'artiste, inv. 2014.2.1
Assemblage de dessins de petits formats réalisés à l'occasion de deux voyages Lyon-Paris en mine graphite sur papier japon. Les éléments du paysage (arbre, roches, ligne d'horizon, ...) sont saisis à haute vitesse (depuis le tgv) et stylisés. Des indications écrites répondent aux dessins et tiennent compte de l'heure, de conversations entre passagers, de descriptions ou d'impressions poétiques relevés par l'artiste.
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Jürgen Nefzger, né en 1968, vit et travaille à Nice
Kalkar Deutschland,2008, Série Fluffy Clouds
Tirage 1/6
Photographie couleurs sur papier RC contrecollée sur Dibon
100 (H) x 125 (L) cm
Acquisition 2014 Acquisition auprès de l'artiste,inv.2014.6.1
Jürgen Nefzger a réalisé un recensement plastique et géographique des centrales nucléaires dans les pays européens (notamment France, Angleterre, Espagne, Allemagne) au gré des quatre saisons et a capté leurs implantations parfois subtiles dans nos paysages quotidiens. La photographieKalkar Deutschlandà l'esthétique joyeuse et colorée, révèle un constat ambigüe. Le paysage a été réinventé par l'homme suite à sa lutte contre l'implantation d'une centrale nucléaire. La tour de refroidissement a été détournée en mur d'escalade à l'esthétique formatée d'une montagne et plongée au coeur d'un centre de loisirs où les décors de cartons pâte concurrencent une nature mise en pot.
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Jürgen Nefzger, né en 1968, vit et travaille à Nice
Glacier du Sulden, 2005, Série Panta Rhei
Tirage 1/6
Photographie couleurs sur papier RC contrecollée sur Dibon
100 (H) x 125 (L) cm
Acquisition 2014 Acquisition auprès de l'artiste,inv.2014.6.2
Né en Allemagne, Jürgen Nefzger s'est installé en France dans les années 90 après des études à l'école de photographie d'Arles. Pour lui, la photographie permet une approche directe de la réalité. Son esthétique documentaire lui permet de revisiter des sujets politiques et actuels comme les problèmes environnementaux. Ses photographies évoquent en finesse les ambiguetés de notre modernité galopante qui vient grignoter l'espace naturel. Glacier du Suldentémoigne de l'épuisement des points de vue admirables vantés dans les guides touristiques et sur-consommés. Vidés de la présence humaine, le point de vue ici photographié avec un léger recul dévoile le mobilier de contemplation devenu squelette à l'image du glacier qui lui fait face, épuisé à l'arrière plan. L'esthétique froide, minimaliste, séduisante de cette composition ne nous fait pas oublier le constat amer de cette sur-utilisation du paysage.
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Lucien Mermet-Bouvier, né en 1943, vit et travaille à Pringy
Ecartelage,1982-90, série déviation 4 (14 photographies)
Tirage argentique sur papier baryté contrecollé sur papier aquarelle, noir et blanc
23 (H) x 26 (L) chaque tirage.
Acquisition 2014 Don de l'artiste,inv.2014.3.1 à 14
En lien avec le cinéma d'animation, l'art contemporain développe une réflexion sur le rapport entre image et mouvement. Ces photographies font écho aux premières recherches sur la décomposition du mouvement et notamment au travail de Jules Marey. Ici, l'image ne se décompose pas mais fusionne le geste de danseurs au travers de l'enregistrement lent et la création d'une chorégraphie souple et minutieusement orchestrée. Les images ainsi réalisées déforment corps et espace, créant des empreintes fantomatiques voire monstrueuses.
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Annecy, plaine des Romains, 41 avenue des Romains
Deux chapiteaux en calcaire ornés de feuilles d’acanthes stylisées.Début du IIIème siècle ap. J.-C.
Calcaire, ronde bosse. H. 0,40 ; L. 0,60 ; P. 0,67
Acquisition 2014 Don manuel sans conditions par HAUTE-SAVOIE HABITAT, Office public de l’Habitat de la Haute-Savoie, propriétaire du terrain. Inv. 2014.5.1
Découverts fortuitement en 1909, ces vestiges ont été signalés, étudiés et publiés par Charles Marteaux et Marc Le Roux en 1913 (1). En raison du caractère assez fruste du décor, ces chapiteaux cubiques sont datés du début du IIIème siècle ap. J.-C. Ils ont été associés lors de leur découverte à une demi-base de colonne moulurée retrouvée à proximité. Les dimensions de ces éléments architecturaux laissent à penser qu'ils ont dû appartenir à un grand édifice situé à proximité de la Basilique de l'ancienne Boutae.
(1) Charles Marteaux et Marc Le Roux,Boutae, vicus gallo-romain de la cité de Vienne, 1913, p. 126-128.
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ENSEMBLE DE DESSINS ET DE DOCUMENTS "PIERRE HEBERT"
Ensemble de dessins et documents relatifs à l’œuvre du cinéaste canadien PIERRE HEBERT, né à Montréal (Canada) en 1941.
Artiste et cinéaste canadien né à Montréal en 1944, Pierre Hébert est souvent considéré comme le principal héritier artistique de Norman McLaren dont nous avons fêté le centième anniversaire de la naissance en 2014. Il a d'ailleurs obtenu le prix Héritage Norman McLaren décerné par l'ASIFA-Canada au nom de la succession McLaren. C'est un auteur majeur du cinéma d'animation expérimental et il a reçu en 2004 le Prix Albert Tessier (prix du Québec pour le cinéma) pour l’ensemble de son œuvre. S'il pratique la gravure directe sur pellicule à l'instar de son illustre prédécesseur, il est cependant impossible de rattacher l’œuvre de Pierre Hébert à une école. Après avoir commencé une œuvre expérimentale pouvant être rattachée au cinéma d'animation, Pierre Hébert a cherché a confronter ses pratiques à d'autres domaines artistiques tels que la musique, la danse, l'art contemporain, réalisant notamment des performances.
Pierre Hébert
Ensemble de 10 dessins de la série Tropismes
2011-2012
Dessins sur papier, pastel sec, fusain compressé et graphite
Tropismes est une série de 100 dessins, réalisés en hommage à Nathalie Sarraute.
Pierre Hébert présente ainsi ce travail : « Au mois de mars 2011, j’ai entrepris de lire l’œuvre complète de l’écrivaine Nathalie Sarraute. À peine la lecture terminée, il est allé de soi que j’entreprenne de dessiner des personnages submergés par les gigotements intérieurs que Sarraute nomme tropismes. ». Cette série est à l'origine d'une performance portant le même titre. En duo avec la clarinettiste Lori Freedman (parfois avec d'autres instrumentistes solistes), Pierre Hébert improvise en direct, à partir de ses dessins, une œuvre animée projetée sur écran. Cette série a été exposée cette année au Musée-Château d'Annecy dans le cadre de l'exposition « Norman McLaren en héritage & Pierre Hébert », du 30 avril au 16 juin 2014. Pierre Hébert a également réalisé à cette occasion une performance en hommage à McLaren, Ballade sur Blinkity Blank, dans la Grande salle du château.
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Pierre Hébert
Ensemble de 15 dessins de la série «petits dessins»
2010
Dessins sur Papier, aquarelle rehaussée selon les cas avec du graphite, du fusain compressé, du pastel sec blanc ou bleu et des feutres noirs.
Petits dessins est une série ayant servi à la réalisation du film Rivière au tonnerre (Lieux et monuments-4). Musique de Andrea Martignoni. Ce film est le numéro 4 d’un projet plus vaste, Lieux et monuments, qui comprend une série de courts métrages tournés à Prague, Lyon, Halberstadt, Berlin et sur la côte nord du golfe St-Laurent. Les dessins ont servi à la réalisation du film Rivière au tonnerre sous forme d’incrustation numérique dans l’image en prise de vue réelle d’une paroi rocheuse de la côte nord du golfe St-Laurent. Le dessin semble surgir du rocher pour prendre peu à peu son autonomie.
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Pierre Hébert
Bobine de film (amorce noire 35 mm) comprenant 744 images gravées pour le film La Technologie des larmes
1989
Gravure sur Film polyester (amorce noire 35 mm)
Le film La Technologie des larmes a d’abord été un projet de scénographie animée pour la pièce chorégraphique «The Technology of Tears» de Rosalind Newman avec une musique de Fred Frith, présentée en première mondiale au Joyce Theater à NewYork en 1987 et pour laquelle Pierre Hébert a remporté un NewYork Performance Award. La présente séquence a été animée en 1989 dans le cadre d’un travail visant à réaliser un film à partir des éléments faits à l’origine pour le spectacle de danse. Il est à noter que la bande originale 35mm était conçue pour être reproduite optiquement en doublant chaque image et en introduisant de nombreux cycles et superpositions de sorte que de ces 744 images, il a résulté 2 minutes 30 secondes de film.
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