Le 18 juillet 1793 (30 messidor an II) l'administration du district d'Annecy, dans une séance présidée par François Ruphy, reconnaît que la mine d'Entrevernes nouvellement découverte est d'une exploitation facile et avantageuse, à trois pieds seulement de profondeur sur toute son étendue.

En outre ce combustible est indispensable en ce moment où une fabrique d'armes et une manufacture de limes sont en activité à Annecy dans l'ancien couvent des Clarisses. Il s'agit donc d'accélérer les approvisionnements en facilitant le transport du charbon. On formera, sur la rive occidentale du lac, entre Annecy et Lathuille, un passage d'une largeur convenable, pour améliorer « par chevaux et par hommes la marche des bateaux qui ne cheminent pas assez vite par le moyen des rames » : c'est en quelque sorte un chemin de halage qui est projeté. Cette route éviterait bien sûr les rampes qui caractérisent alors le chemin existant dans la même direction et qui sont très difficiles pour les voitures. Il faut miner le rocher de la Puya qui descend à pic dans le lac, dès la sortie d'Annecy. La chaussée doit avoir au moins 20 pieds de largeur et être élevée de 2 pieds au-dessus des plus grandes crues du lac. Pour le service de l'armée des Alpes, cette nouvelle voie est également importante : elle permettra d'éviter dorénavant les retards des convois de Cluses, Carouges, Thonon et Annecy, obligés de passer par Chambéry. En novembre 1817, on confie à l'entrepreneur Amoudruz l'installation d'aqueducs, c'est-à-dire d'égouts, et l'empierrement. Au-delà de Lathuille, la route devait se poursuivre via Faverges jusqu'à Conflans. Côté Annecy, elle a bien sûr aussi été prolongée. La route départementale n°1 est créée. Quant à la mine d'Entrevernes, elle ferme définitivement en 1948.

Source : Au cœur du quartier des Annonciades (XIe-XIXe siècles) de Danielle Obringer-Grélot in Annesci 51 Chœur de femmes au cœur de la Savoie, Société des Amis du Vieil Annecy.