Boucle de fer fichée dans la base de l'arc de Boringe, cliché Bernard Ruffet oct/nov 1964, fonds de la photothèque des musées d'Annecy

Les grands travaux pratiqués en 1964 dans le lit du Thiou, entre le pont Perrière et le pont de la Halle, ont permis de mettre à jour des gros blocs de pierres de tailles, anciens vestiges archéologiques du pont communément désigné sous le nom : « Arc de Boringe ».

Cet arc fortifié constituait un des éléments les plus curieux du système défensif de notre ville. Les murailles, qui ceinturaient Annecy, prenait appui au château fort lui-même avant de descendre jusqu'à la ville ; percées de portes en direction des faubourgs, elles poursuivaient leur circuit, non sans avoir à franchir çà et là les rivières déversant l'eau du lac. Pour parer à ces difficultés tout en assurant la bonne fermeture de la ville, les architectes militaires du Moyen Age imaginèrent de faire franchir le canal par une muraille en ménageant, bien entendu, le libre écoulement des eaux : ainsi s'édifièrent plusieurs arcs fortifiés à l'entrée et à la sortie du Thiou. Pour renforcer l'efficacité de cette fermeture, une série de robustes chaînes étaient tendue dans l'ouverture de la voûte de façon à interdire toute pénétration par voie d'eau. L'assèchement du canal a permis d'observer une énorme boucle en fer fichée dans la base de l'arc de Boringe . La désignation de cet arc fortifié provient de sa proximité avec une maison à la famille Boringe (sur l'emplacement de l'actuelle galerie Perrière). Cet arc disparu à la fin du XVIIIe siècle, époque à laquelle la ville fait éclater le corset de son enceinte pour se développer plus librement dans ses faubourgs.

Source : la formation d'une ville Annecy jusqu'au début du XVIe siècle par Pierre Duparc, Annesci n°19, Société des amis du Vieil Annecy.