La Bourse du travail, cliché Maurice Littoz Baritel 1963, fonds de la photothèque des musées d'Annecy.
Depuis le XIVe siècle les boucheries, à la fois lieu d'abattage et lieu de vente au détail, étaient installées dans le lit du Thiou à l'emplacement actuel du pont Bacchus.
En 1824, elles se trouvent dans un tel état de délabrement que le conseil communal décide de construire un nouveau bâtiment au confluent du Thiou et du Vassé, le long de la future rue de la République. En 1833, le nouvel établissement, œuvre de l'architecte Thomas-Dominique Ruphy est enfin inauguré. Le bâtiment destiné à la vente est implanté le long de la rue et s'étend d'un canal à l'autre. Il comporte neuf minuscules magasins donnant dans la cour à l'arrière du bâtiment, permettant aux Annéciens de s'approvisionner auprès de bouchers agréés par l'administration communale. Les habitants du quartier se plaignent des odeurs nauséabondes qui s'en échappent surtout pendant les grosses chaleurs et du vacarme provoqué par les chiens et les veaux qu'on y enferme la nuit. Les abattoirs-boucheries n'ont pas bonne presse et l'idée de les transférer devient de plus en plus logique puisque depuis les années 1850, les bouchers sont autorisés à ouvrir des boutiques en ville et qu'ils sont une dizaine à l'avoir déjà fait. Ce n'est qu'en 1896 que cette activité est rejetée à la périphérie dans le quartier de la Mandallaz. Après avoir accueilli la Maison de Parisen 1901, devenue Le Palais du Vêtement en 1911, les anciens abattoirs sont transformés en salle des fêtes et abritent à partir de 1950 la Bourse du Travail (où sont réunis les différents syndicats de salariés). La salle des fêtes annexée à la bourse du travail prend le nom de salle « Pierre Lamy » en 1949, en souvenir de ce grand résistant assassiné par les Allemands en 1944.
Source : Annecy 1860-1918, l'album photos, de Marie-Claude Rayssac collection Mémoire d'Annecy. Les rues d'Annecy tome II, Annesci 43 Société des Amis du Vieil Annecy.