Ouvrage récent sur le marquis Campana
Dans un ouvrage édité en 2015, Jean-Luc Dousset retrace la vie romanesque de Giovanni Pietro Campana dont la collection se retrouve aujourd'hui dans nombre de musées d'Europe occidentale.
Lire la suiteLongtemps seul musée en Haute-Savoie, c'est tout naturellement que les découvertes faites dans le département sont venues enrichir cette collection publique.
Ainsi, les témoignages de la vie quotidienne des habitants de Boutae, le vicus gallo-romain installé dans la plaine des Fins d'Annecy ont été sauvegardées de l'oubli par centaines.
Quelques ensembles sont particulièrement remarquables par leur ancienneté tels les silex du Paléolithique moyen de la grotte du Baré à Onnion (Hte-Savoie) ou pour leur rareté comme les verreries médiévales du château de Vulbens (Haute-Savoie).
Des objets provenant des « grandes » fouilles du XIXe siècle : grottes préhistoriques de Dordogne, objets du Haut Moyen-âge de Bourgogne, vestiges des palafittes suisses, etc. aussi d'illustrer la vocation universaliste du musée. D'autres témoignent de particularismes régionaux. Les habitats palafittiques découverts dans les grands lacs des Alpes (Annecy, Léman ou Bourget) ont livré des objets de pierre, terre, bronze ou bois ; les cimetières burgondes du Faucigny, des plaques-boucle damasquinées...
L'histoire de la collection d'archéologie est intimement liée à celle de quelques personnalités savantes, collectionneurs émérites et membres de l’Association Florimontane.
Louis Coppier, l'un des premiers conservateurs, raconte ainsi l'origine de la collection : "M. l’abbé Favre, d’Annecy, ... bibliothécaire de la ville, conçut l’excellente idée de joindre à la bibliothèque un musée, dans lequel on rassemblerait principalement tous les produits de la Savoie, et pour en former le noyau, il offrit une foule d’objets qu’il avait déjà collectionnés." Il est accompagné dans cette démarche par Eloi Serand, qui "avait la passion de réunir les pierres tombales et les inscriptions médiévales de la région".
Lorsque Louis Revon dresse, en tant que conservateur, le premier inventaire de situation du musée, c’est sous les rubriques Beaux-Arts que les objets d’archéologie sont cités car seules les pièces que leur qualité esthétique élève au rang d’œuvres d’art trouvent grâce aux yeux des amateurs et place dans les salles d’exposition. Il ouvre galement une rubrique Archéologie pour y ranger les nombreuses inscriptions du musée lapidaire.
Tout au long du XIXe siècle, les grands mouvements de la recherche archéologique en France et en Europe trouvent un écho dans les types de collections qui entrent au musée : “stations lacustres” suisses, grottes préhistoriques du Sud-Ouest de la France...
Témoins des transformations urbaines d'Annecy, Marc Le Roux, conservateur du musée, et Charles Marteaux, professeur de grammaire au Lycée Berthollet, s'appuient sur les nombreux vestiges archéologiques exhumés dans la plaine des Fins pour publier en 1913 "Boutae, vicus gallo-romain de la cité de Vienne". Leur matériel d'étude entre au musée mais après le décès de Marc Le Roux en 1933, l'enrichissement des collections d'archéologie marque le pas.
En 1961, les collections du musée déménagent au château. Mais il faut attendre 1969 pour que Bernard Ruffet commence le marquage de chacun des objets, travail achevé en 1974. Il permet aujourd'hui leur présentation au public et leur étude par les scientifiques.
Le 1er novembre 1973, le poste de conservateur chargé des collections d’archéologie est créé. Une de ses premières missions sera de présenter ce fonds de façon permanente autour d'une thématique centrée sur la vie quotidienne à Boutae. Les collections se déploieront alors au rez-de-chaussée du Logis Nemours jusqu'en 1994.
Ouvert pendant l'été 1993, l'espace Archéologie et environnement du lac d'Annecy (à l'époque "Observatoire régional des lacs alpins") présente au public l'histoire et les résultats de la recherche archéologique dans les lacs, essentiellement français. C'est actuellement le seul espace d'exposition pour les collections d'archéologie.
Cet ensemble n’est pas présenté de façon permanente à l’exception des quelques pièces exposées dans l'espace Archéologie et environnement du lac d'Annecy.
Pourtant le fonds d'archéologie générale, riche d'environ 20 000 pièces, couvre la pré- et la protohistoire savoyarde et française avec une importante série d'objets provenant des fouilles dans les grands lacs alpins, la période gallo-romaine, et Boutae plus particulièrement, le Haut Moyen-âge et le Moyen-âge de la Haute-Savoie.
La collection comporte aussi des fonds bien différenciés :
Plus de 50% des objets sont originaires du site de Boutae. Les autres ont été recueillis sur tout le territoire de la Haute-Savoie. Installées à l'origine sous les portiques de l'hôtel de ville d'Annecy, elles occupent la citerne du château d'Annecy depuis 1972.
Les monnaies appartiennent à trois ensembles distincts : médaillier antique grec et romain, médaillier du comté de Genève et de la Savoie, médaillier français, mais aussi étranger, pour la période moderne et contemporaine. Certains de ces ensembles ont fait l’objet d’études détaillées (publications au Centre de documentation), d’autres d’un simple récolement.
Cette collection forme un ensemble cohérent d'objets trouvés en Égypte pour des périodes allant de l'époque pharaonique à l’époque byzantine. Des noms de personnages illustres figurent parmi les donateurs tels Prisse d'Avenne ou Ignace Monnet, architecte diocésain, qui fit don en 1863 d'un oushebti, statuette funéraire trouvée à Annecy au faubourg de Bœuf ( actuelle rue Carnot). L'ensemble a fait l’objet d’une étude scientifique exhaustive de Suzanne Ratié.
488 pièces ont été récolées à ce jour, essentiellement des matrices de sceaux (religieux, notariaux ou communaux) et des médailles commémoratives. Le fonds comprend aussi des cachets de cire non encore inventoriés.
Comme beaucoup de musées de province, le musée d'Annecy a reçu des pièces provenant de la collection du marquis Campana. 87 pièces d'archéologie grecque et romaine sont actuellement conservées.
Le matériel archéologique extrait des grottes du Rocher Blanc à Onnion est le précieux témoin de la première occupation de l'homme en Haute-Savoie.
Les très nombreuses haches néolithiques recueillies hors contexte de fouilles racontent, outre la relative densité de la présence humaine, les croyances populaires qui ont fait de ces « pierres de foudre » des pièces recherchées comme protection contre le feu du ciel.
L'âge des métaux est bien représenté par les productions artisanales des dépôts de fondeurs de la fin de l'âge du Bronze. Les tumuli de Gruffy et de nombreuses découvertes isolées attestent des rites funéraires et de la maîtrise métallurgique des habitants de l'âge du Fer.
Pour la période gallo-romaine, l'ensemble recueilli dans la plaine des Fins depuis 150 ans, et bien documenté, est remarquable par l'image qu'il fournit de la vie quotidienne d'une agglomération secondaire dans l'empire romain.
Pour le Haut Moyen-âge, les plaques-boucles burgondes trouvées dans des sépultures, aujourd'hui disparues, témoignent de l'extension de la zone d'influence de ces populations.
Enfin, pour le Moyen-âge, les verreries trouvées lors des fouilles du château de Vulbens constituent un ensemble remarquable.
La loi du 27 septembre 1941 déclare que «Nul ne peut effectuer sur un terrain lui appartenant ou appartenant à autrui des fouilles ou des sondages (...) sans en avoir au préalable obtenu l’autorisation». De même, l’utilisation de détecteurs de métaux est soumise à une autorisation préfectorale (loi du 18 décembre 1989).
Pour plus de renseignements, consulter ici la fiche pratique « Mieux connaître l'archéologie et sa règlementation »
En cas de découverte fortuite, outre les démarches officielles auprès du Maire de la commune et de la DRAC, vous pourrez trouver une aide et une expertise auprès des archéologues du Service départemental de l'archéologie de la Haute-Savoie :
Conservatoire d'art et d'Histoire
Avenue de Trésum
74000 – Annecy
Téléphone : 04.50.51.96.40
Dans un ouvrage édité en 2015, Jean-Luc Dousset retrace la vie romanesque de Giovanni Pietro Campana dont la collection se retrouve aujourd'hui dans nombre de musées d'Europe occidentale.
Lire la suitefragment de statuette représentant le haut d'un corps, traces de vernis vert fine, modèle précis, signes admirablement gravés. Collectée faubourg de Boeuf à Annecy (rue Carnot) par Ignace Monnet en 1835.
décor anthropomorphe, zoomorphe et géométrique
Une présentation dédiée aux principaux lacs des Alpes.
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