La fontaine Jean-Jacques Rousseau dans le square de l'Évêché, Annecy, cliché Hélène Avan 2000, fonds de la photothèque des musées de la ville d'Annecy
À l'occasion du 200e anniversaire de la rencontre de Jean-Jacques Rousseau et de madame de Warens a lieu, le 22 juillet 1928, l'inauguration d'un balustre d'or orné de cœurs enlacés et de pervenches, en écho avec le vœu formulé par le philosophe dans les Confessions : « Je dois me souvenir du lieu ; je l'ai souvent depuis mouillé de mes larmes et couvert de mes baisers. Que ne puis-je entourer d'un balustre d'or cette heureuse place ! [...] » Derrière un bassin est abrité le buste du philosophe, d'après le sculpteur Houdon.
On doit à l'artiste André-Charles Coppier l'initiative de l'inscription : « Un matin de Pâques fleuries de 1728 Jean-Jacques rencontra ici madame de Warens. »
La construction de ce monument commémoratif provoque une vive réaction de l'Église qui voit dans ce balustre d'or une véritable provocation contre les catholiques : le journal la Croix de la Haute-Savoie dénonce « le demi-flou malfaisant qu'on veut fêter à Annecy », tandis que l'évêque du Bois de la Villerabel publie une lettre de protestation contre cette manifestation.
Ce monument suscite aussi une opposition entre l'Église et les autorités plutôt anticléricales, tels Fernand David, président du conseil général et Joseph Blanc, maire d'Annecy, qui soutiennent sa construction.
Source : Annecy en 100 dates de Julien Coppier édition Sutton.