Le « château-branlant » de Paul Cabaud, cliché Denis Vidalie, collection beaux-arts des musées de la ville d'Annecy
Le pont Morens est le seul pont d'Annecy construit en pierre et il devient dès le XIIIe siècle le principal lieu de passage sur l'itinéraire d'Italie à Genève. C'est à la fin du siècle suivant, qu'il prend le nom de pont Morens.
Sur ce pont sont bâties une chapelle dédiée à Saint-Georges et trois habitations de plusieurs étages dont une partie est appuyée sur le pont et l'autre repose sur des piliers de pierre ou de bois fichés dans le Thiou. Ces maisons semblent dater de la fin du XIVe ou du début du XVe siècle. Elles sont construites en grande partie en pans de bois avec un remplissage en plâtras, tufs, débris de molasse revêtu d'un enduit. Malgré des piliers bien établis dans le lit de la rivière, l'une d'elles penche fortement d'où le surnom de « château-branlant » donné par les Annéciens à cet ensemble. Plusieurs expertises et contre-expertises sont faites de 1881 à 1884. Les conclusions sont sans appel : le château-branlant est dans un état de délabrement qui offusque la vue, sa situation en saillie sur le quai entrave la circulation etil prive d'air et de soleil les maisons voisines. Sa démolition est réclamée depuis longtemps par l'opinion publique. En 1885, la ville acquiert finalement les trois « masures antédiluviennes » qu'elle fait démolir dès la fin de l'année suivante.
Source : Annecy 1860-1918 l'album photos, dans la collection Annecy Mémoire, Archives Municipales de la ville d'Annecy.