Four de Sevrier au Musée-Château d'Annecy

Objet archéologique exceptionnel, le four de potier de Sevrier, exposé dans les salles du Musée-Château d'Annecy, est daté du bronze Final (1200 à 700 av. J.-C. environ). Il est considéré comme un des plus anciens fours de potier d'Europe occidentale.

Découvert en 1967 par P. Châtelain sur le site palafitte aujourd’hui immergé du Crêt de Châtillon (lac d’Annecy, Haute-Savoie, France), le four de Sevrier, daté de l’âge du Bronze, est considéré comme un des plus anciens fours de potier d’Europe occidentale. Il incarne l’arrivée d’une nouvelle technologie qui marquera la disparition progressive des modes de cuisson en fosse ou en meule en usage depuis l’invention de la poterie. En cette fin de l’âge du Bronze le sommet de l’art de la céramique, représenté par les productions de poteries fines, pouvait donc être lié à l’utilisation d’un tel dispositif. Le caractère unique de cette construction en argile, de dimensions modestes et à parois étonnamment minces, réside dans sa conception modulaire et portable. La découverte publiée en 1975 recueille aussitôt un écho européen et près de quarante ans après, elle reste pratiquement sans équivalent. L’utilisation de fours de potier à l’âge du Bronze, dans un contexte occidental, demeure une question ouverte et depuis les années 1980, l’interprétation avancée pour le four de Sevrier alimente régulièrement ce débat.

La chambre de cuisson est composée de deux parties : la paroi inférieure du four et une une couronne à paroi verticale sur laquelle repose une deuxième couronne à paroi oblique. Le dessus est fermé par une plaque dont le centre est perforé par une cheminée verticale cylindrique. Dans la chambre de chauffe ont été recueillis des tessons de céramique épaisse, de nombreux bourrelets de calage et quatre tores (ou torches) qui maintenaient les vases en équilibre lors de la cuisson.

Il a été prélevé du site du Crêt de Châtillon, restauré et présenté au Musée-Château d'Annecy.